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Six mois au Japon
2 août 2007

Musique, Maestro !

La radio nippone est inécoutable : sur les trois stations qui se battent en duel sur les ondes, des animateurs déblatèrent pendant des plombes d'une chanson avant de la diffuser à l'antenne. Autant dire que pour les trajets en voiture longue distance, c'est insupportable, même lorsqu'on essaie d'apprendre le japonais.

Pour changer cet état de fait, on a donc décidé d'investir dans le CD japonais. Au début, et comme on était pas vraiment inspirés, on a acheté un lot de CD au Yakusen, une sorte de grosse foire-fouille où tous les articles sont à 100 yens, soit environ 60 centimes. Evidemment, à ce prix, on s'attendait pas à des merveilles. Mais quand même. Sur la petite quinzaine de CD qui polluent désormais dans notre boite à gants, seuls deux sont écoutables, et encore... Faut vraiment avoir un sacré faible pour la musique classique en japonais.

Bref, après 15 jours de "on va finir par s'habituer", on a décidé de se rendre chez un vrai disquaire pour acheter un vrai CD de vraie musique nippone. Et hic quand on débarque dans des tels boutiques, c'est qu'on est vite perdu. Tous les CD se ressemblent et, tous, il faut bien l'avouer, ont l'air un peu kitch. Ni une ni deux, on aborde un vendeur, la trentaine et l'air un peu cool. L'homme idéal pour nous dégoter un bon vieux CD de pop, rock ou rap japonais, une perle qui, plus tard, ferait un malheur à Paris.
- Excusez-nous monsieur, nous aurions besoin de vos lumières. Nous sommes étrangers et nous aimerions acheter un CD de bonne musique japonaise. De la musique actuelle.
- Pas de problème.
L'homme, affable, sort de derrière son comptoir, et se fige devant un rayon. Là, étalées sur une multitude de pochettes brillantes, des midinettes japonaises nous sourient. Aie, de la variété. Sur la droite, le bruit d'une chaine Hi-Fi nous donne un avant-goût de ce qui nous attend si, par malheur ou mégarde, nous devenions les nouveaux propriétaires de l'un de ces objets. Nous optons donc pour le plan B.
- Euh... Vous par exemple, qu'est-ce que vous aimez écouter ?
- Moi ?
- Oui, vous.
Il jette un rapide coup d'oeil sur l'étalage et pointe un CD.
- Rock'n roll... ca, c'est de la bonne musique.
- Ah ? !
- Un bon groupe canadien !
- Ah... Mais, par exemple, dans la musique japonaise, vous aimez quoi ?
L'homme se saisit soudain le menton, fronce les sourcils et prend l'air absorbé.
- Ca !
Il nous désigne un CD où une sorte de Ricky Martin asiatique fait semblant d'être fasciné par quelque chose qui se déroulerait sur la gauche. A moitié convaincus, on insiste :
- Ca, vous aimez ? C'est de la bonne musique ? Vraiment ?
- Oui, de la très bonne musique même...
- Bon. On le prend alors !
Tout guillerets, nous voici donc de retour dans notre voiture, en train de déballer fièvreusement notre dernière acquisition. Ouverture du coffret, éjection du CD yakusen, chargement du vrai CD de musique nippone, augmentation du volume... Et voilà ce qu'on a entendu :

morceau_1

Un conseil : faut au moins deux écoutes pour apprécier toute la finesse des arrangements.

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Commentaires
N
Y'a au moins une chose que serez content de retrouver en rentrant à Paris : de la bonne musique !!!<br /> Même mes enfants à qui je peux faire écouter n'importe quoi m'ont dit "ah non j'aime pas" !!!<br /> bisous<br /> Nadège
Six mois au Japon
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