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Six mois au Japon
3 août 2007

L'ère du diable et la petite fumée

La salle fumeur de l'université d'Aizu, la death room comme l'appellent les Russes, est un point stratégique pour observer, l'air de rien, les us et coutumes des étudiants. Située en rez-de-chassée, elle est tel un aquarium, entièrement vitrée et donnant à la fois sur le couloir principal et sur la cour. Ceci m'a permis d'assister à des scénettes étranges qui se déroulent dans un coin protégé des regards. Elles impliquent souvent une poignée d'étudiants (des garçons) aux coupes de cheveux des plus sophistiqués. Ils arrivent généralement ensemble, s'accroupissent en cercle pendant que l'un d'eux s'occupe de mettre en route un poste de radio métallisé. Commence alors un drôle de spectacle. A tour de rôle, ces jeunes hommes se lèvent et se mettent à danser avec autant d'enthousiasme que d'application. Et attention les yeux ! Leurs chorégraphies sont à mi-chemin entre le kata de Kung Fu, la street dance à l'américaine et l'enchaînement façon boys band. Bref, on a l'impression d'assister à la transformation d'une bande de "bioman" (force rouge!). Reste que ces petits entraînements ont une finalité bien précise : conjurer le mauvais sort. Avant chaque série d'examen, les étudiants japonais organisent en effet de grandes cérémonies nocturnes où, en autres grâce à ce type de danse, ils demandent à la chance d'être de leur côté dans les jours à venir...

Autre curiosité sortie tout droit de la "death room" : la façon "cool" de fumer. Le principe est simple : on allume une cigarette et on fait un maximum de bruit avec. Ainsi, à chaque fois qu'un étudiant (fille ou garçon) recrache de la fumée, on dirait qu'il essaie d'éteindre quelque chose qui est serait en train de cramer. Et puis, les bouffées de fumée ne sont pas seulement bruyantes, elles doivent aussi être longues et peu espacées en temps. Résultat : j'ai à peine fumer la moitié de ma clope que les étudiants écrasent la leur, une cigarette où une carotte grande comme une phalange tente désespément de se consumer avant d'arriver dans le cendrier. Conséquence directe de ce mode de tabagisme : en sortant de la death room, les étudiants sont toujours très essoufflés, comme après avoir couru dans un couloir. Mais bon, avec la clope au moins, ils ne transpirent pas...

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