La petite Kyoto

« Jérôme, il manque une étape dans ton parcours au nord, déclare Philippe. C'est bien beau les onsen et les volcans de boue mais moi, j'aimerais bien voir la petite Kyoto : Kakunodate. Il paraît que c'est une ville gorgée de maisons de samouraï. Ca à l'air super chouette ! »
Y'a qu'à demander. Et, effectivement, la cité vaut le coup d'oeil.

Le long de larges avenues bordées de cerisiers, se dressent d'imposantes maisons de samouraïs blanches et noires. Certaines ont de gros toits de chaume, d'autres, des volets en torchis de cinquante centimètres d'épaisseur au moins. Et autour d'elles, s'étalent de paisibles jardins secs ou humides. Tatamis au sol, foyer gorgée de cendres au centre et parois en bois et papier. Que du typique.

Dans l'une de ces bâtisses, un guide, non anglophone, nous lit comme il peut des lignes explicatives concernant la demeure dont il a charge. A chaque fois, il nous montre les inscriptions dûment prononcées de manière à ce que nous ne perdions rien de la visite. Pas vraiment plus compréhensible. Mais bon, seule l'intention compte !

Dans la rue, nous croisons des hommes qui, à grand renfort de cris et de pas cadencés, tentent de soulever un énorme char en bois, dépourvu de roue. Ils s'entraînent pour un festival traditionnel qui aura lieu la semaine prochaine dans ce village.

Le soir venu, nous optons pour un restaurant italien (oui, oui, on sait... mais bon, c'est pas vous qui devez avaler du riz et des trucs gluants du matin au soir). Et heureux de notre fait, nous décidons d'envahir, au petit bonheur la chance, dans un petit bar nippon. Ambiance pub irlandais, une pièce minuscule, un immense bar, deux tables : l'une vide, l'autre pleine de Japonais - dont deux déguisés en Batman - braillant à tue-tête dans un micro. Hé hé ! Un karaoke ! On essaye de trouver des petites chansonnettes bien françaises sur la base de donnée. Mais faut pas rêver. On s'est donc rabattu sur les Beatles. Au passage, je décerne un prix « nouvelle star » à Philippe qui, malgré son « j'en peux plus moi des Beatles », a su donner de la voix pour quatre.

Comments

[philduch]

Merci Viviane pour faire de moi une star du karaoke sur le web. Il est vrai que j'étais en voix ce soir. Je tiens au passage à rendre hommage aux back vocals. Mais tout de même la star était le gouailleux japonais bourré de la table d'à côté..
Ah oui, et aussi : ce n'était pas 1 batmen mais un batman et un robin. C'est important de rester au plus proche des faits (je ne te tiendrai pas non plus rigueur du terme "chouette", que je n'utilise jamais. Enfin... J'espère!)